Utopi·e — 1ère édition

18 mai — 22 mai 2022
Exposition
Du 17 au 22 mai 2022, la première édition du Prix Utopi·e— le premier prix LGBTQIA+ dans l’art— est présentée aux Magasins Généraux. Cette semaine d’exposition et de festival vise à encourager et à visibiliser la scène artistique queer, et à faire appel à une approche de l’art attentive aux différences, engagée, diversifiée et inclusive. Le public est invité à venir découvrir l’exposition des œuvres des 10 artistes sélectioné·e·x·s par le jury du prix parmi 250 candidatures et de prendre part à une programmation transdisciplinaire : performances, DJ sets, conférences, lectures, arts vivants...

Utopi·e, le premier prix LGBTQIA+ dans l’art

L'appel à candidatures

Lancé en février 2022, l’appel à candidatures du Prix Utopi·e invitait les artistes à proposer une œuvre qui traite des diversités et des enjeux queer, en offrant une vision étendue de l’art et de la société. Parmi plus de 250 dossiers reçus, 10 ont été choisis par un jury professionnel et indépendant dont les recherches et les activités sont liées aux thématiques LGBTQIA+.

Les membres du jury

→ Isabelle Alfonsi et Cécilia Becanovic, co-fondatrices de la galerie Marcelle Alix
→ Thomas Conchou, commissaire d’exposition
→ Raphaël Gatel, chercheur en sociologie de l’art et enseignant
→ Brandon Gercara, artiste
→ Myriam Mihindou, artiste

Les œuvres exposées

Sélectionnées pour la modernité de leur langage esthétique et poétique, les œuvres exposées constituent de forts points d’appui pour entretenir un dialogue sociopolitique en proposant des ouvertures à une conversation plus globale. Elles proposent de nouvelles façons de se définir, d’appréhender sa sexualité, son identité de genre et les enjeux qui y sont liés. Elles dénoncent aussi des sociétés violentes pour les personnes issues de la communauté LGBTQIA+ à l’instar des œuvres d’Alireza Shojaian, obligé de quitter l’Iran pour continuer son œuvre soumise à la censure dans son pays.

Avec : Aurilian, Zoe Heselton, Hélène Alix Mourrier, Anouchka Oler Nussbaum, Valentin Noujaïm, Damien Rouxel, Alireza Shojaian, Victorien Soufflet, Nanténé Traoré, etaïnn zwer

Une proposition d’Agathe Pinet et Myriama Idir

Prix du jury, Prix du public et nouvelles opportunités

Les dix artistes sélectionné·es et exposé·es ont décidé de se partager les dotations financières prévues dans le cadre du Prix du jury et du Prix du public, avec la complicité du jury et des deux fondatrices. La somme totale de 7000€ sera ainsi répartie équitablement entre les dix artistes.

Les membres du jury tiennent à remercier les artistes du Prix Utopi·e pour l’engagement et la diversité de leurs propositions artistiques, et saluent leur décision : « nous sommes convaincu·es que leur choix de partager les dotations financières est le meilleur et leur apportons tout notre soutien. »

Dans la continuité de cette décision collégiale, le jury n’a pas désigné un·e artiste lauréat·e du Prix du jury, et a choisi de le transformer en prix collectif. Alors qu’il s’agissait initialement d’une exposition personnelle à la galerie Marcelle Alix, les galeries Air de Paris (Romainville) et Sultana (Paris) s’associent à cette dernière pour organiser une exposition collective des dix artistes du prix début 2023, sous la forme d’un parcours entre les trois galeries. Les fondatrices du Prix Utopi·e se réjouissent de l’évolution du format du Prix du jury, qui s’inscrit ainsi davantage dans l’ADN du projet.

Durant la semaine d’exposition-festival, les visiteurs·ses ont eu la possibilité de voter pour élire le·la lauréat·e du Prix du public. Le peintre et activiste visuel iranien Alireza Shojaian s’est vu récompensé de ce prix, qui lui fera bénéficier d’une résidence d’un mois à la Villa Noailles à Hyères.

Né à Téhéran (Iran) en 1988, Alireza Shojaian représente ses sujets nus ou partiellement nus dans des compositions intimes et vulnérables. Son travail tend à combattre les préjugés à l’encontre des populations LGBTQIA+ tout en créant un espace d’expression dédié aux identités masculines nonhétéronormatives. Son travail reflète l’histoire queer d’Asie occidentale, son contexte actuel, en regard de ses expériences personnelles.

Le Prix Utopi·e s’est enfin associé à Artagon afin de proposer une nouvelle opportunité pour les dix artistes avec la possibilité, pour celles et ceux qui le souhaitent, d’effectuer une résidence de deux semaines à la Maison Artagon dans le Loiret aux dates de leur choix, entre septembre 2022 et juillet 2023. Artagon a ainsi souhaité inverser la logique traditionnelle des prix artistiques, en donnant le choix aux artistes.

Dès 2023, le Prix Utopi·e reviendra avec de nouveaux formats, une nouvelle programmation et de nouvelles opportunités pour continuer à soutenir activement la scène artistique LGBTQIA+.

10artistes
10artistes
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10artistes
5jours d'exposition
5jours d'exposition
5jours d'exposition
5jours d'exposition
2000visiteur·euses
2000visiteur·euses
2000visiteur·euses
2000visiteur·euses
Photo © Arthur Pequin

AURILIAN

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@aurilian

Né en 1992, vit et travaille à Marseille

Habité par la rencontre de forces contradictoires, le travail d’Aurilian se nourrit de l’entrecroisement de paradoxes où la fragilité fait naître un langage empli d’affects, dans une vitalité faisant advenir sons, mots, formes écrites, performées, dessinées ou sculpturales. Son travail a été présenté à Triangle–Astérides (Marseille), Sissi Club (Marseille), CAPC (Bordeaux), Montez Press Radio (New York), Cooper Union (New York), Belsunce Projects (Marseille), Centre International de Poésie (Marseille), Haus Wien (Vienne).

Photo © Laura Sifi

ZOE HESELTON

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@zoeheselton

Née en 1994, vit et travaille à Strasbourg

Zoe Heselton est musicienne, poète, traductrice et artiste. Elle se forme en faisant, en collectif et au fil des rencontres. Sa pratique pluridisciplinaire, qui expérimente à partir de chansons, de musiques populaires et de poésie, est traversée par des questions de traduction, de narration et de transmission. Elle partage une expérience de la musique et de la poésie comme une sorte de rituel, un flux, un outil vivant avec lequel traduire et transmettre nos expériences pour en faire des histoires, et à partir de ces histoires, des adelphes.

Photo © Hélène Alix Mourrier

HÉLÈNE ALIX MOURRIER

Né·e en 1988, vit et travaille à Paris

Le travail d’H·Alix Mourrier allie pratique artistique, graphisme & militantisme. Formé·e d’abord à Estienne, iel y réalise le projet OPÉ-TRANS en collaboration avec l’association OUTrans. H intègre en 2012 les Beaux-Arts de Paris et se spécialise en céramique, en installation et en performances. En parallèle, H répond à des commandes de graphisme pour les collaborateurs et collaboratrices féministes et appartient à plusieurs collectifs TPG. Iel enseigne les pratiques éditoriales et fait partie de la collective de typo·graphiques inclusives Bye Bye Binary. H réalise en 2021 son premier documentaire HERMAN@S.

Photo © Alexandre Ean

VALENTIN NOUJAÏM

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@vnoujaim

Né en 1991, vit et travaille à Marseille

Né en France de parents libanais et égyptiens, Valentin Noujaïm est diplômé de la Fémis en 2020, en département scénario. Il réalise cinq films et est actuellement en résidence à Artagon à Marseille. Son travail de recherche s’articule autour de trois axes : les luttes anti-racistes, l’utopie spatiale, les corps traumatisés. Son travail est traversé par la question de la disparition comme outil politique, interrogeant les rapports de forces et de domination qui opèrent dans la société française, à travers le prisme d’un idéal fort : l’amour révolutionnaire ou l’amour de la révolution.

Photo © Sophie T Lvoff

ANOUCHKA OLER NUSSBAUM

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@drama__more

Née en 1988, vit et travaille entre Paris et Bruxelles

Ses vidéos et performances sont à la fois des tours de magie, des numéros de stand-up et de la philosophie expérimentale. Les sculptures, objets, animaux et humain·e·x·s qui y prennent part mènent ensemble de jouissives quêtes heuristiques. Iels investissent des questions existentielles à la recherche de manières d’être au monde, d’être à soi qui soient exutoires, réparatrices et émancipatrices. Elle a co-fondé l’artist-run-space feeelings en 2017. Diplômée du Piet Zwart Institute (Rotterdam), elle participe au post diplôme de l’ENSBA Lyon en 2015. Elle a développé son travail avec Mophradat (BE), La Tôlerie (FR), Galerie (INT), Triangle France (FR), Aware : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions (FR), le CNAP (FR), Entreprise Projects (GR), FRAC le plateau (FR), Cooper Gallery (UK), De Appel (NL) et à Setu (FR).

Photo © Morgane Vie

DAMIEN ROUXEL

Né en 1994, vit et travaille à Quimper

« Fils d’agriculteurs, Damien Rouxel a grandi à la ferme. Il connaît la dureté, les codes, les outils, le langage du monde paysan. Son travail plastique (photographie, vidéo, sculpture, installation et performance) vise à une réappropriation de la ferme pour la transformer en un terrain de jeu où les animaux, ses parents et sa sœur, les machines, les outils et tout ce qui constitue l’environnement de travail deviennent le décor et les acteur.trice.s de ses mises en scène. » – Julie Crenn

« De l’agribashing à la queerophobie il n’y a qu’un pas. Celui du rejet de ce qui est identifié comme différent, ce que l’on se défend d’être, ou craint de devenir. En ayant grandi discordant dans un monde marginalisé et marginalisant, Damien Rouxel s’interroge inéluctablement sur l’Autre. » – Julia Rajacic

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VICTORIEN SOUFFLET

Née en 1992, vit et travaille à Paris

La sculpture, l’édition, des initiatives autogérées et l’enseignement critique constituent sa pratique artistique. Elle tend à ne pas avoir de medium de prédilection mais elle cherche plutôt à les questionner, à les expérimenter et à les déconstruire au rythme de ses besoins professionnels et personnels. Lors de ses études à l’ENSAPC Cergy, elle a co-fondé la revue étudiante participative SHOW, puis le project space KEUR. Elle prépare actuellement ses débuts en peinture ainsi qu’un groupe de travail T4T Paris
pour travailleurs·euses de l’art trans et/ou non-binaires. Son travail a été montré à Fitz Patrick Gallery, Villa Belleville, Mostyn, KEUR, Treize, etc. Elle enseigne à l’Université Paris 8.

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ALIREZA SHOJAIAN

Né en 1988, vit et travaille à Paris

Alireza Shojaian est un peintre et activiste visuel Iranien. Né à Téhéran, Iran, en 1988, Shojaian représente ses sujets nus ou partiellement nus dans des compositions intimes et vulnérables. Son travail tend à combattre les préjugés à l’encontre des populations LGBTQIA+ tout en créant un espace d’expression dédié aux identités masculines nonhétéronormatives. Son travail reflète l’histoire queer d’Asie occidentale, son contexte actuel, en regard de ses expériences personnelles.

La sexualité de Shojaian rendait impossible la poursuite de sa pratique en Iran, où la nudité est constamment censurée et où l’orientation sexuelle est instrumentalisée et réprimée par les autorités au pouvoir. En 2016, il s’installe à Beirut puis en 2019, il obtient de l’ambassade française au Liban une résidence artistique auprès de l’Académie des Beaux-Arts à Paris où il vit et travaille désormais.

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NANTÉNÉ TRAORÉ

Né en 1993, vit et travaille à Paris

Nanténé Traoré est photographe et auteur. Après un diplôme national d’arts plastiques (DNAP) aux Beaux-Arts de Nantes Métropole, il s’installe à Paris. Documentariste de l’intime, c’est à travers la rencontre directe avec les visages et les corps que s’exprime sa sensibilité. Ses nombreuses séries argentiques oscillent entre traces documentaires des milieux trans* et cheminements poétiques où se lisent de multiples histoires de vies. Il est également publié chez Hachette pour l’ouvrage collectif Nos Amours Radicales, et chez Gorge Bleue pour son recueil de poésie La Nuit T’arrache à moi.

Photo © Romy Alizée

etaïnn zwer

INSTAGRAM
@etainn_zwer

Né·e en 1984, vit et travaille entre Paris et Berlin

Auteur, adelphe de la colleXtive RER Q, etaïnn zwer (∞) croit à l’écriture comme sueur politique et poursuit une pratique obsédée par le pouvoir de métamorphose*s du poème. textes désirants, déclarations (d’amour) vidéos, ateliers d’écriture drag, installations discrètes, lectures crash-tests ou rituels performés : iel explore — écoute, lèche, fantasme, chérit — un*e éros queer (à inventer) opérant comme technologie radicalement tendre pour faire advenir des mondes baisables enfin décolonisés.

Portrait de Myriama Idir et Agathe Pinet. Photo © Jeanne Lucas

À propos d'Utopi·e

L'association

Utopi·e est une association d’intérêt général qui agit en faveur de l’égalité des genres dans les arts visuels et vivants. Utopi·e souhaite visibiliser et défendre des artistes LGBTQIA+ engagé·e·x·s qui portent à travers leur travail des valeurs d’inclusion, de témoignages et de respect de la différence, et qui s’emparent des enjeux sociétaux. Par-delà la nécessité de soutenir les créations LGBTQIA+, Utopi·e est un appel à explorer d’autres champs dans la création actuelle.

Pour cela, Utopi·e met en place des rendez-vous où s’invitent des programmations artistiques et culturelles avec expositions, conférences, lectures, performances et fêtes. De cette manière, Utopi·e souhaite mettre en avant les voix LGBTQIA+ nouvelles et établies.

Les co-fondatrices

Animées par une vision commune et engagée de participer à l’émancipation de schémas prédéfinis dans le monde de l’art, Agathe Pinet et Myriama Idir forment un duo complice et complémentaire. Suivant le même cursus en marché de l’art, elles s’entendent sur les sujets de résistance politique sociale et identitaire qui modifient les polarités du monde de l’art. Ce dialogue les amène à se questionner sur les relations et les rapports entretenus par les différents acteur·rice·x·s de ce secteur et à s’intéresser à la collaboration comme mode de production de projets.

Deux itinéraires différents qui combinent des expériences transdisciplinaires, et qui s’inscrivent avec les artistes, les chercheur·euse·x·s, curateur·ice·x·s dans une perspective de changement pour un art actuel plus fluide et essentiel au sein de notre société.