La fête peut-elle réparer ce que le monde abîme ?

SAMEDI 29 novembre 2025
Nuits aux Magasins
La Nuit aux Magasins #6 clôture notre cycle 2025 consacré à la fête comme espace de résistance, d’émancipation et de création collective. Cette édition explore la fête comme lieu de résilience et de réparation face aux crises qui traversent notre monde, qu’elles soient sociales, politiques ou écologiques.

NUIT AUX MAGASINS #6

Un événement organisé en partenariat avec Radio Nova

Dans un monde traversé par les crises, les guerres, violences sociales ou encore catastrophes écologiques, la fête persiste. Elle surgit là où on ne l’attend pas, dans les interstices du quotidien, les mouvements qui secouent l’ordre établi et les territoires en lutte. Et si elle n’était pas seulement une échappatoire, mais une manière de faire face ?

Pour cette dernière Nuit aux Magasins en 2025, nous interrogeons la fête comme espace de résistance, de résilience et de réparation. Après avoir exploré nos pratiques festives contemporaines et la construction de communautés dans les lieux de rassemblement, ce cycle se conclut par une question brûlante : que peut la fête face à ce qui vacille, se désunit, se brise ?

Des clubs devenus refuges en temps de crise aux cortèges dansants qui s’emparent de l’espace public, la fête prend parfois la forme d’un acte politique. Elle s’invite dans les mobilisations, réenchante les luttes, redonne corps à l’élan collectif. Simple soupape, parfois cri de joie ou de rage, elle exprime ce que les mots ne peuvent dire. La fête rassemble, répare et ouvre un espace de lutte inattendu, où les corps pensent autant qu’ils dansent. Mais la fête guérit-elle vraiment ? Ou ne fait-elle que suspendre, temporairement, la violence du réel ?

Découvrez les Nuits aux Magasins
En 2025, les Nuits aux Magasins reviennent avec trois éditions sur le thème de la fête, explorée comme espace de résistance, d'émancipation et de création communautaire. Interactive et participative, chaque Nuit a pour point de départ une grande question, qui anime la société et la création actuelle, à laquelle le public et la programmation tentent d’apporter des réponses. Ces soirées, conçues par l'équipe des Magasins Généraux, sont portées par de nouvelles générations de penseur·euses, artistes, écrivain·es, journalistes, militant·es et collectifs, dans un esprit de transmission, de bienveillance et de partage.

Au programme

17h | Table ronde "La fête comme échappatoire en temps de crise"

Modérée par la journaliste Salomé Saqué, avec Max Laulom, journaliste et réalisateur du documentaire Kyiv est une fête, Cha Gonzalez, photographe, vidéaste éditoriale et documentaire, les fondateurs du collectif culturel et solidaire syrien Al Beyt, et Leonid Yarosh (fondateur de Module Exchange France, école de musique électronique).

18h | Projection du documentaire Kyiv est une fête de Max Laulom

Les jeunes font-ils la fête en Ukraine ? Le journaliste et réalisateur Max Laulom, s'est rendu en mars 2024 à Kiev pour documenter la jeunesse ukrainienne.

19H | Table ronde "Rave, pride, manif : quand la fête devient manifeste"

Modérée par David Bola (Radio Nova), avec Mathilde Caillard, "techno-activiste" connue sous le nom de MC danse pour le climat, Axel Ravier, sociologue militant et porte-parole de la Pride des Banlieues et Béatrice Dufour, connue sous le pseudonyme Studio Louche, photographe et militante.

21H | Concert live "Teuf, climat, même combat !" par le collectif Planète Boum Boum

Quand la manif s’invite sur scène façon Planète Boum Boum, c'est parti pour une heure de show rythmé, à base de slogans chantés, de chants détournés, d’invités surprises et autres joyeusetés. Préparez-vous à danser et à chanter en choeur !

DE 22H À MINUIT | DJ set par Planète Boum Boum B2B RemremX & MC danse pour le climat

À deux, MC danse pour le climat et RemremX mélangent leurs styles et démultiplient leur énergie, pour des sets politiques, jouissifs et insurrectionnels. Ambiance caniculaire garantie (dans les limites de l'accord de Paris).

DE 16H À MINUIT | Bar en continu par SOIF et restauration par Oh La Saucisse !

DE 17H À 21H | Atelier de création de musique électronique avec l'école Module Exchange [en accès libre]

Les ateliers du collectif Miss'sing
✦ À 16H & À 18H | Atelier participatif de création d’une charte de lutte contre les VHSS (violences et harcèlements sexistes et sexuels) [sur inscription]
Les participant·es imaginent ensemble le cadre festif idéal, en exprimant ce qu’iels souhaitent encourager ou éviter lors d’un événement. À partir de ces échanges, le groupe co-construit des principes clairs, inclusifs et accessibles à tou·tes, qui deviendront la base d’une charte commune. L’atelier se termine par une mise en forme collective et créative de la charte, prête à être affichée et partagée lors d’événements.

✦ DE 17H À 21H | Atelier de création de playlist [en accès libre]
Cet atelier interactif invite le public à enrichir et créer des playlists par genre musical, en ajoutant des chansons créées par des femmes. Chacun·e découvre, partage et contribue à des playlists collaboratives disponibles sur Spotify, Deezer et YouTube, tout en explorant de nouveaux horizons musicaux.

LES INVITÉ·ES

© Emma Birsky

SALOMÉ SAQUÉ

Photo © Emma Birsky

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@salomesaque

17H | TABLE RONDE "LA FÊTE COMME ÉCHAPPATOIRE EN TEMPS DE CRISE"

Salomé Saqué est journaliste, spécialiste des inégalités sociales, de l'écologie et des droits des femmes. Elle est l'autrice d’un livre-enquête sur la jeunesse intitulé Sois jeune et tais-toi, et d’un autre qui analyse la montée de l’extrême droite en France, Résister aux éditions Payot, vendu à plus de 350 000 exemplaires. Elle dirige le pôle Économie du média Blast et collabore régulièrement avec le service public, notamment sur France Culture ou France Inter.

Max Laulom, journaliste, documentaire, Kyiv est une fête

MAX LAULOM

Photo © Max Laulom

INSTAGRAM
@maxlaulom

17H | TABLE RONDE "LA FÊTE COMME ÉCHAPPATOIRE EN TEMPS DE CRISE"

Max Laulom est journaliste et réalisateur, fondateur de STUDIO POV, un collectif qui produit des documentaires à l’ère du smartphone. Entre journalisme, vlog et récit intime, il explore les moments de bascule de notre époque, de la jeunesse ukrainienne en guerre (Kyiv est une fête) à l’Amérique post-Trump (High School Radical pour ARTE). Son travail mêle émotion, immersion et regard générationnel sur un monde en mutation.

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AL BEYT COLLECTIF

© Juliette Corne

17H | TABLE RONDE

Al-Beyt, collectif créé en 2021 à Paris par des exilé·es syrien·nes et leurs allié·es, organise des événements culturels à Paris, Marseille, Bâle et Berlin. Ces rencontres politiques et festives mettent en lumière l’identité syrienne et rassemblent d’autres communautés en exil pour partager luttes et cultures. Ces événements permettent de lever des fonds pour des projets en Syrie. Depuis la chute du régime, Al-Beyt voit plus grand et veut créer un centre social et culturel dans une maison traditionnelle du vieux Damas, pour contribuer à rebâtir le pays.

Cha Gonzalez, photographe, videaste, documentaire, journaliste

CHA GONZALEZ

Photo © Marie Rouge

17H | TABLE RONDE "LA FÊTE COMME ÉCHAPPATOIRE EN TEMPS DE CRISE"

Cha Gonzalez est une photographe, vidéaste éditoriale et documentaire française née en 1985 à Paris. Elle est connue pour son travail sur la jeunesse, la nuit, et les troubles sociaux et intérieurs. Sa série Abandon, publiée dans plusieurs magazines a été sélectionnée pour le prix Virginia 2018 qui récompense une femme photographe.

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LEONID YAROSH

17H | TABLE RONDE

Leonid Yarosh est un artiste et producteur ukrainien basé à Paris. Fondateur de Module Exchange France, école et collectif dédié à la musique électronique et aux arts numériques, il développe des formats hybrides mêlant création, pédagogie et performance. Son travail explore les liens entre son, espace et communauté, tout en construisant des passerelles entre les scènes culturelles d’Ukraine et d’Europe.

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DAVID BOLA

© Radio Nova

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@bolitorride

19H | TABLE RONDE "RAVE, PRIDE, MANIF : QUAND LA FÊTE DEVIENT MANIFESTE"

Journaliste passé par Radio Nova où il animait la quotidienne de 9 à 12h et signait le podcast original la Traque. Il contribuait également aux émissions Néo-Géo(magazine culturel présenté par Bintou Simporé) et la matinale Un Nova Jour Se Lève, avec sa chronique d’actualité C’est Bola Vie. Il anime les lives Twitch du média Grünt et écrit pour Tsugi, Musique Journal, The Redbulletin, et participe aux reportages d’Arte Tracks.

Mathilde Caillard, MC danse pour le climat, portrait

MATHILDE CAILLARD

Photo © Louis-Adrien Leblay

19H | TABLE RONDE "RAVE, PRIDE, MANIF : QUAND LA FÊTE DEVIENT MANIFESTE"

Avec son compte instagram @mcdansepourleclimat, Mathilde Caillard s'est faite connaître en tant que "techno-activiste" utilisant la musique et la danse pour faire passer des messages impactants. Elle est devenue DJ en 2024. Sur son compte, elle parle d’écologie, de féminisme, de justice sociale, d’actualités, mais aussi de lifestyle éthique. Depuis deux années consécutives, elle est classée dans le top 10 de Technickart Mag des 100 qui peuvent sauver l’année.

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BÉATRICE DUFOUR

Photo © STUDIO LOUCHE

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@studiolouche

19H | TABLE RONDE "RAVE, PRIDE, MANIF : QUAND LA FÊTE DEVIENT MANIFESTE"

Photographe de 28 ans, Béatrice Dufour, dit STUDIO LOUCHE, fait ses premiers pas en couvrant des open-mics de rap. Aujourd'hui elle dédie une majeure partie de son travail à la scène cabaret à Paris. Son travail participe à visibiliser le rôle politique du cabaret et à en constituer des archives vivantes et collectives. Ses photos présentent le récit sensible et intime des luttes qui l'animent et des modes de vie qui la traverse.

axel ravier, militant, sociologue, enseignant, chercheur, pride, manif

AXEL RAVIER

Photo © Konbini News

INSTAGRAM
@axel_urn

19H | TABLE RONDE "RAVE, PRIDE, MANIF : QUAND LA FÊTE DEVIENT MANIFESTE"

Axel Ravier est sociologue, militant et doctorant au DySoLab (Université de Rouen Normandie) et au Centre en Études Genre de l’Université de Lausanne. Ses recherches portent sur les modes de vie et les sociabilités des hommes homosexuels dans les quartiers populaires franciliens. Ancien élève de l’ENS Paris-Saclay et porte-parole de la Pride des Banlieues, il explore les liens entre espace, classe, genre et sexualité, à la croisée de la recherche et de l’engagement.

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LE COLLECTIF MISS'SING

© Miss'ing

DE 16H À 21H | ATELIER DE CRÉATION D’UNE CHARTE DE LUTTE CONTRE LES VHSS
DE 16H À 21H | ATELIER DE CRÉATION DE PLAYLISTS D’ARTISTES FEMMES ET DE MINORITÉS DE GENRE

Le collectif Miss’sing nous invite à réfléchir à notre rapport à la musique créée par des artistes femmes et de minorités de genre. Les chiffres du Centre National de la Musique publiés en 2023 révèlent qu’en 2019, seulement 17% des spectacles musicaux ont programmé des artistes féminines, chiffre qui descend à 14% dans les festivals de musiques actuelles. 

Un constat alarmant qui ne fait que confirmer la sous-représentation flagrante des personnes sexisé·es dans la filière musicale. 

A travers des événements musicaux et pluridisciplinaires accompagnés d’actions culturelles, Miss’sing se propose de participer à pallier ce constat.  Le collectif s’est créé d’une aspiration commune:  accompagner et promouvoir des projets musicaux portés par des artistes sexisé·es, et toujours privilégier les femmes et minorités de genre dans la construction de nos équipes de technicien·nes ou de bénévoles. 

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PLANÈTE BOUM BOUM

Photo © Quentin Chevrier

21H | CONCERT LIVE "TEUF, CLIMAT, MÊME COMBAT !"

Planète Boum Boum est un collectif techno-activiste qui mêle beats électro, ambiances de manif et textes engagés et décalés. Issu des mouvements citoyens pour l’écologie et la justice sociale, Planète Boum Boum s’est structuré pendant la lutte contre la réforme des retraites début 2023, autour de l’animation d’un cortège festif rassemblant associations, syndicats et citoyen·nes. Le cortège a fait danser des dizaines de milliers de personnes dans la rue.

Depuis, le collectif s’est construit autour d’un projet musical engagé : amener la teuf dans les manifs, et mettre de la manif dans les teufs. Pour cela, Planète Boum Boum compose des morceaux mélangeant slogans, chansons populaires et rap, sur des instru d’inspiration electroclash, eurodance, house et techno. Les textes visent à faire connaître et à soutenir les luttes sociales et écologiques chères au collectif, avec une approche décalée, satirique et festive (et avec une pointe d’humour cringe).